L’âme du grégorien
X.Accart entretien avec L.-M.Vigne, L’âme du grégorien, éditions du Cerf, 2025, 18€, 176 pages.

« L’Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c’est donc lui qui, dans les actions liturgique, toutes choses, égales d’ailleurs, doit occuper la première place. » sacrosanctum concilium n•116, constitution sur la liturgie du concile Vatican II.
Xavier Accart nous propose dans ce livre entretien avec Louis-Marie Vigne de redécouvrir à frais nouveaux l’âme du chant grégorien.
À la manière du chant liturgique, ce sont deux voix qui viennent nous faire découvrir la profondeur de l’histoire de ce chant qui a marqué l’Occident Chrétien, mais également nous faire entrer dans la sublime beauté des mélismes de la mélodie grégorienne.
Après avoir présenté l’histoire de la fondation du chœur grégorien de Paris par Louis-Marie Vigne quelques années après le concile Vatican II, le livre nous entraîne dans une méditation profonde sur le sens du chant sacré.
On découvre ainsi que le grégorien a été choisi, développé, et transmis par l’église latine pour faire vivre à tous les fidèles un véritable chemin de croissance spirituelle. Le chant grégorien n’a pas d’autres fonction que celle de faire entrer plus profondément les chrétiens dans le mystère qu’est la liturgie, qu’il s’agisse de la messe ou de l’office de la liturgie des heures. Par sa nature, faite de répétitions, mais également de variations sur la même syllabe d’un mot, le chant grégorien nous apprend à assimiler la parole de Dieu en devenant un outil favorisant la mémoire. Le chant devient un mémorial : on chante pour se souvenir, et on chante pour que les générations à venir se souviennent. Par sa rythmique libre, qui n’a rien à voir avec le choral et ses appuis rythmiques qui le caractérisent, le chant grégorien nous fait passer dans une forme d’apesanteur qui nous détache du temps compté pour entrer dans ce qui ne se compte pas. Afin d’ illustrer ces considérations spirituelles, la dernière partie du livre nous propose quelques aperçus sur l’année liturgique et les nombreuses Antiennes, graduels et autres introït qui nous permettent d’entrer dans la liturgie.
Le livre de Xavier Accart et donc à la fois d’une grande richesse historique, mais également d’une grande poésie, laquelle ouvre à une connaissance plus fine de la profonde théologie liturgique portée par ce trésor qu’est le chant grégorien.


